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Daniel Carton foi durante mais de 10 anos editor de política do “Le Monde” e depois grande repórter do “Nouvel Obs”. Em 2003 chateou-se, retira-se e publica o livro “Bien Entendu… C’Est Off” sobre o metier que fora o seu. Algo me diz que passados quase 10 anos continua bastante actual.
Reproduzem-se aqui 3 passagens no original francês. Afinal, este é um assunto que não convém divulgar à boca cheia.
“La politique était d’abord l’art de se servir des médias. Le tutoiement entre politiques et journalistes, cet insupportable tutoiement, devenu signe de ralliement d’une caste, assurance tous risques et gage de compréhension mutuelle. Ah ! la belle affaire, paraît-il. Je tutoie, tu tutoies, nous nous tutoyons. Pas devant micros et caméras, ah ! ça, non, surtout pas. Jamais ! Il faut que le " tu " reste entre soi. Le peuple requiert quand même quelques mises en scène. Ainsi un Grand Jury RTL-Le Monde, rendez-vous politique du dimanche soir si prisé. Vous venez dans les studios une demie-heure avant. L’invité arrive, on se tutoie. Après l’émission, pendant la collation où tout le monde se pousse autour de l’invité pour lui dire que, décidément, il est le meilleur, on se tutoie.”
“Aux petits déjeuners, déjeuners, dîners, les assiettes en débordent ! Off the record. Confidentiel. Secret. A ne jamais répéter, du moins pas à plus d’une personne à la fois. C’est la première chose que j’ai découverte en arrivant à Paris. Savoir se taire est devenu la suprême qualité d’un journaliste politique voulant être reconnu et admis.”
“Le tutoiement n’est qu’un début. Les consœurs sont sujettes à des traitements particuliers, parfois même très particuliers, pouvant mener à une certaine confusion des genres. D’abord on se tutoie, ensuite on s’embrasse et après on voit. Bisous par-ci, bisous par-là, avec un petit problème cependant pour les initiés : à la télévision, sur les images montrant par exemple les arrivées dans les réunions, les attroupements dans les couloirs de l’Assemblée ou les attentes dans les états-majors, on ne les entend pas se tutoyer, mais on les voit s’embrasser.”